Bientôt, j’enlèverai une partie de mon costume de maman pour enfiler celui de doula. Ça y’est, c’est la fin de mon congé de maternité! Je vous retrouverai très prochainement et j’ai hâte! J’ai hâte parce qu’à nouveau, la dernière année de ma vie m’aura grandement appris et je sais que je ne ferai plus jamais mon métier de la même façon.
Une grossesse très éprouvante accompagnée de nausées pendant 34 semaines, d’école et de garderie fermées, une chirurgie en urgence pour mon Homme, un accouchement rapide et naturel (TRÈS différent des deux premiers!), un bébé avec un problème de santé ayant amené son lot d’émotions fortes et de stress, Covid, isolement, solitude, décès d’un proche…je vous le dis, même ma laveuse a eu besoin d’un réparateur!!!
L’addition de tout ceci a carrément fini par me jeter par terre et c’est un diagnostic de trouble d’adaptation avec symptômes dépressifs qui est tombé avec moi. Quelle aventure! Mon corps et mon cœur ne pouvaient juste plus en prendre. Malgré toutes mes ressources, malgré l’aide reçue et la présence de mes proches, je n’y arrivais pas. Pleurs, irritabilité, impatience, perte d’estime de soi, absence de joie au quotidien, fatigue extrême, aucune concentration…j’étais complètement déconnectée de moi-même. Ma famille en a aussi souffert, car je n’avais pas d’espace pour eux, pour leurs besoins. J’étais seule dans une espèce de bulle brumeuse et malgré mes efforts pour en sortir, j’y retournais toujours et la brume était de plus en plus épaisse. En passant, sur la photo qui accompagne cet article, j’étais en plein là-dedans…comme quoi…les apparences…
Nous avons cru à une dépression postnatale, pour finalement comprendre que ce tourbillon avait commencé pendant ma grossesse. Je vais vous dire ce que je pense, avec un peu de recul : je ne sais ben pas pourquoi je ne suis pas allée consulter plus rapidement!! La médication a fait une belle différence pour moi et je remonte la pente un peu plus chaque jour! Yé! J’avais définitivement besoin de ce coup de main!
Tout ceci pour vous dire que, non seulement ma façon d’aborder l’accouchement sera maintenant différente (merci à mes trois expériences…je vous en reparlerai très prochainement), mais je veux également être encore plus présente pour les parents en période postnatale. Je suis moi-même une fille très bien entourée et même si toutes ces précieuses personnes étaient présentes à mes côtés, j’ai vécu un immense sentiment de solitude…parce qu’une fois que nos proches sont partis faire leur vie, ben on se retrouve encore et toujours seule avec nos enfants (et parfois avec nos larmes aussi). Je mijote donc un tout nouveau service, qui vous sera offert en décembre ou janvier, et qui s’adressera aux nouveaux parents ayant un bébé entre 0 et 1 an. Ce service me permettra d’être encore plus proche de vous et juste le fait d’y penser m’apporte un immense sentiment de paix. Ça fait un certain temps que je veux l’offrir, mais maintenant, il fait TELLEMENT de sens pour moi que je ne peux plus le mettre de côté.
Je ne peux pas terminer cet article sans vous encourager à demander de l’aide si vous vivez des difficultés, si vous vous reconnaissez dans un ou plusieurs bouts de mon histoire. Pleurer quelques jours, quand on vient d’avoir un bébé, ça se peut. Se sentir parfois impuissante, dépassée et impatiente avec nos enfants, ça se peut. Ce qui devrait sonner une cloche, c’est lorsque ces sentiments ne passent pas, qu’ils deviennent notre quotidien, qu’ils prennent de plus en plus de place. Vous avez l’impression de ne plus vous reconnaître, d’être incapable de vous occuper de vos enfants ou, ET CECI EST IMPORTANT, d’être capable de vous en occuper, mais de ne pas avoir de fun à le faire…alors go!
Même si vous avez l’habitude d’être indépendante, d’être en contrôle…
Même si le fait de demander de l’aide vous déstabilise complètement…
Même si vous êtes une personne pleine de ressources…
Même si…
Même si…
Parfois, on a juste besoin de reconnaître que, pour le moment, on n’y arrive pas.
Ça se peut.
Pis c’est correct.